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DIEU A-T-IL CRÉÉ L’HOMME, OU L'HOMME A-T-IL CRÉÉ DIEU ?

Il paraît qu’étymologiquement, “je” aurait quelque chose à voir avec “Jéhovah”. D’où la confusion : qui crée ? L’homme, c’est-à-dire une créature de Dieu, ou Dieu, c’est-à-dire une créature de l’homme ?


Philippe Geluk



Nous, les hommes, ne sommes pas capables de créer quoi que ce soit à partir de rien : il nous faut des matériaux à assembler et façonner. Si Dieu peut faire l’univers sans rien, il faut donc croire qu’il est plutôt le créateur de l’homme qu’une créature de l’homme. Car l’homme ne crée jamais véritablement : il compose, avec des éléments qui existent déjà. Dieu ne peut donc être sa créature qu’en tant qu’image : l’homme se représente Dieu, et en ce sens il le crée.

Quant à Dieu, il est pour le moins difficile de concevoir qu’il ait pu créer à partir de rien, parce que rien ne se perd ni ne se crée : si Dieu a créé, comment ?

Bien sûr il faut accepter le miracle : qu’un monde puisse littéralement surgir du néant. Difficile. Nous devons tergiverser avec notre propre raison pour l’accepter. La Bible elle même laisse un doute : au début, il n’y avait rien... sauf... Dieu, ce qui est déjà beaucoup. S’il n’a pas créé l’univers, au sens où il l’aurait fait apparaître par un miracle (qui empêcherait aux scientifiques de rester scientifiques : à quoi bon étudier les lois qui régissent l’univers, si à tout moment un être tout puissant et imprévisible peut nous faire un miracle ?), n’aurait-il pas pu le créer en utilisant quelque chose qui existait déjà : lui-même ? Comme une araignée crée son fil en le sortant d’elle-même, Dieu aurait-il sécrété le monde ? Dieu et le monde pourraient n'être qu'une seule et même chose, comme on peut le concevoir par exemple dans la philosophie de Spinoza, entendant une seule et même chose par "Dieu" et "nature" !

On voudrait que toutes les belles lois qui régissent l’univers soient le résultat d’une volonté déterminée. Comme il serait rassurant, en entendant le vent, d’y voir une manifestation divine ! Si Dieu existe, j‘existe parce qu’il est présent partout et toujours ; Il est là, à me voir, à m’entendre : je ne suis pas seul. Et si le soleil brille si bien aujourd’hui, c’est qu’Il l’a voulu. Tout événement a désormais un sens (même caché) : Dieu me rassure et me dépasse. Son existence posée, j’ai les bases d’une morale : il y a un bien, il y a un mal. Le bien est divin, le mal va contre la volonté divine (il est contradictoire de supposer que quoi que ce soit puisse s’opposer à un Dieu tout puissant, mais la foi ne s’arrête pas à ce genre de détails).

L’existence de Dieu apparaît tellement nécessaire à l’homme pour que son existence de simple homme ait un sens, que l’idée de Dieu semble créée de toutes pièces pour satisfaire l’homme. Comme un père idéal, créant par amour... de sa création, il faut que ce dieu qu’on s’invente aime l’homme, qu’il le soigne, qu’il lui montre ce qu’il a à faire sur terre. Car sinon la vie est absurde : l’homme veut se sentir investi d’une mission, donnée par un supérieur infiniment supérieur (et absolument bon : on l’appelle donc le Bon Dieu) pour ne pas considérer sa propre existence comme une absurdité.
Il faut bien avoir été créé, et pour une bonne raison, sinon, que ferions nous sur terre ? Et à quoi bon vivre ?

On cherche d’où l’on vient pour savoir quoi faire. Il nous faut une origine qui explique notre présence ici, et lui donne un sens. Et c’est à force de regarder le passé qu’on l’idéalise. Acceptons que Dieu existe, et tout est plus facile : nous ne tuerons point, nous nous respecterons, nous aurons des valeurs auxquels nous tiendrons. Parce que Dieu l’a voulu. La morale devient bien plus difficile sans Dieu : tout est permis dès qu’il n’y a plus de rédempteur et de punisseur tout-puissant, il n’y a plus de maître pour énoncer les valeurs à respecter. Dieu est un stimulant, comme une drogue.

L’athée reste seul dans un monde que personne n’aurait créé. Cet opiniâtre refuse le confort de croire en des dogmes religieux. Il reste dans le doute, qui le ronge : aucune autorité ne garantit jamais qu’il ait raison, sinon quelques savants obstinés qui comme lui tentent de comprendre le monde en faisant sans arrêt l’effort de coordonner tous les résultats de leurs expériences dans un système cohérent. Il progresse, lentement, mais sans connaître la joie infinie du croyant qui sait tout d’un coup, et qui voit son savoir garanti par une autorité en qui il peut avoir toute confiance : Dieu lui-même, qui, dans son infinie bonté, aurait décidé d’éclairer l’homme par le truchement de la Révélation. L’athée est bien seul. Et endurci par sa peine : il s’est créé lui-même -ce qui est tout autant miraculeux.

François Housset

www.philovive.fr








Philippe Geluk











à ce propos :

“...On n’a jamais vu sur terre qui que ce soit créer quoi que ce soit à partir de rien..
-Mais cela devrait être facile à Dieu, puisqu’il est tout-puissant.
-Comment sait-on qu’il est tout-puissant??
-Parce qu’il a créé ciel et terre.
-Émerveillable raisonnement: la conclusion se trouve déjà dans les prémisses!”
Robert Merle. Fortune de France. La Violente amour.

Les hommes accusent les dieux en disant qu’ils sont les auteurs de leurs maux. C’est eux-mêmes qui, par leur présomption et, si l’on peut dire, par leurs folies, s’attirent des souffrances que leur destin ne comportait pas.
Platon, Second Alcibiade, V, 142c

“Il est inutile de demander aux dieux ce qu’on peut se procurer soi-même”.
Epicure, Maxime Principale, n°65

Sade, dans Justine ou les malheurs de la vertu, dénonce cette façon de penser qui consiste à ne pas accepter sa faiblesse en imaginant un être supérieur. Cela ne résout pas le problème, et même cela le rend plus difficile : Dieu est “né de la crainte des uns et de l’ignorance de tous”.

Spinoza: “La volonté de Dieu, cet asile de l’ignorance”.
Éthique, appendice du livre I.

Voltaire: “Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer”.
Tout en Dieu : commentaire sur Malebranche.

“Non, mes amis, nous ne faisons rien; nous ne pouvons rien faire: il nous est donné d’arranger, d’unir, de désunir, de nombrer, de peser, de mesurer; mais faire! quel mot! Il n’y a que l’être nécessaire, l’être existant éternellement par lui-même, qui fasse; voilà pourquoi les charlatans qui travaillent à la pierre philosophale sont de si grands imbéciles, ou de si grands fripons. Ils se vantent de créer de l’or, et ils ne pourraient pas créer de la crotte.
Avouons donc, mes amis, qu’il est un Être suprême, nécessaire, incompréhensible, qui nous a faits.”
Voltaire, Histoire de Jenni ou l’athée et le sage.

“Il s’agit de savoir si nous avons un Père -ou, pour user d’un langage moins infantile (mais cette infantilité est de l’homme, c’est en quoi l’homme est un animal religieux), si l’amour est le plus fort, plus fort que la mort, plus fort que la solitude, plus fort que le temps... La religion répond par l’affirmative, et qui ne souhaiterait qu’elle ait raison? Mais l’espérance n’est pas un argument, et c’est ce que signifie l’athéisme.”
André Comte-Sponville

“La foi est plus belle que Dieu”.
Claude Nougaro.

“Je crois tellement en Dieu qu’il finira bien par exister”.
Robert Hossein.

“Dieu sait si je suis athée”.
Patrick Font.




Citations pompées sur l'excellent site Athéisme :

"Ainsi nos naïfs ancêtres, touchés par la beauté des choses, adorèrent une invisible présence, d'abord des morts familiers, puis des morts illustres, à mesure que les vivants se réunissaient pour éprouver de nouveau, et bien plus fortes, ces émotions délicieuses. Les temples, par la masse, l'écho, les souvenirs accumulés, grandirent le Dieu."
(Emile Chartier, dit Alain / 1868-1951 / Propos sur la religion, Le secret des Dieux, 1er novembre 1921)

"Il se peut que Dieu soit puissant sans être savant, ou bien le contraire. La véritable révélation consiste à savoir d'où vient Dieu. Et c'est de l'homme qu'il vient."
(Emile Chartier, dit Alain / 1868-1951 / Propos sur la religion, Théologie positive, 5 juillet 1932)

"Les concepts religieux fonctionnent comme cela, il réalise le miracle d'être exactement ce que les gens vont transmettre parce que les autres variantes ont été oubliées ou abandonnées en chemin. La magie qui semble produire des concepts parfaits à l'esprit humain est simplement la conséquence d'événements sélectionnés."
(Pascal Boyer / Et l'homme créa les dieux)

"La religion est une épidémie mentale qui conduit les gens à développer des concepts religieux assez semblables."
(Pascal Boyer / Et l'homme créa les dieux)

"Entre Dieu et la Société, il faut choisir. (...) Ce choix me laisse assez indifférent, car je ne vois dans la divinité que la société transfigurée et pensée symboliquement."
(Emile Durkheim / 1858-1917 / Les formes élémentaires de la vie religieuse)

"Dès lors que l'homme en cours de croissance remarque qu'il est vouée à rester toujours un enfant, qu'il ne peut se passer de protection contre les surpuissances étrangères, il confère à celles-ci les traits de la figure paternelle, il se crée des dieux dont il a peur, qu'il cherche à se gagner et auxquels il transfère néanmoins le soin de sa protection."
(Sigmund Freud / 1856-1839 / L'avenir d'une illusion)

"Lorsqu'il s'agit de questions de religion, les hommes se rendent coupables de toutes les malhonnêtetés possibles. Les philosophes étirent la signification des mots jusqu'à ce que ceux-ci conservent à peine quelque chose de leur sens d'origine, ils appellent Dieu quelque vague abstraction qu'ils se sont créée et les voilà désormais, à la face du monde, déistes, croyants en Dieu, ils peuvent s'enorgueillir d'avoir reconnu un concept de Dieu plus élevé plus pur, bien que leur Dieu ne soit plus qu'une ombre sans substance..."
(Sigmund Freud / 1856-1839 / L'avenir d'une illusion)

"Le Dieu de chaque homme est à l'image du père, le rapport personnel à Dieu dépend du rapport au père charnel, il oscille et se transforme avec ce dernier, et Dieu n'est au fond qu'un père élevé au rang supérieur."
(Sigmund Freud / 1856-1839 / Totem et tabou)

"Dans la phase animiste, c'est à lui-même que l'homme attribue la toute-puissance ; dans la phase religieuse, il l'a cédée aux dieux, sans toutefois y renoncer sérieusement, car il s'est réservé le pouvoir d'influencer les dieux de façon à les faire agir conformément à ses désirs. Dans la conception scientifique du monde, il n'y a plus place pour la toute-puissance de l'homme, qui a reconnu sa petitesse et s'est résigné à la mort, comme il s'est soumis à toutes les nécessités naturelles."
(Sigmund Freud / 1856-1839 / Totem et tabou / 1913)

"Les catholiques romains sont une secte très éduquée. De toutes les religions, la plus absurde et vide de sens est celle dont les admirateurs mangent - après les avoir créées - leurs divinités."
(David Hume / 1711-1776)

"Un jour, je devais avoir dix ou douze ans, lors d'une fête quelconque et pour une raison dont je n'arrive pas à me souvenir, je me suis dit : mais si tout cela n'existe pas, si Dieu n'existe pas, à quoi correspondent ces gestes et ces cérémonies ? A partir de ce moment-là, il n'y eut plus pour moi de question. Il m'a paru évident que Dieu représentait une construction de l'homme pour un certain nombre de raisons, qu'il y avait toute une sorte de ritualisation, une sorte de tradition qui fonctionnait en circuit fermé ne se référant jamais qu'à elle-même."
(François Jacob / né en 1920 / Dieu existe-t-il ? Non... / 1973)

"Dieu. Quoi que je fasse, le mot évoque en moi le vieux barbu des cathédrales, sculpté à notre image. Invention humaine dont je dois me débarrasser. Tuer le père, c'est d'abord tuer Dieu-le-Père. Sous les statues du "Pan Creator", il faut écrire : "ceci n'est pas le Créateur". Les musulmans s'interdisent toute représentation de Dieu. Les juifs refusent de prononcer son nom. Je les envie."
(Albert Jacquard / né en 1925 / Idées vécues / 1989)

"L'invention des dieux ... résulte d'une démission de la raison, plus précisément d'une incapacité à accepter une évidence douloureuse, du moins pour certains : que la raison ne peut apporter des réponses à tout. Cette invention, comme toutes les inventions, a été utilisée parfois pour provoquer les pires fléaux, ainsi les effroyables guerres de religion."
(Albert Jacquard / né en 1925 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)

"Les religions sont en effet marquées par de nombreuses traces d'infantilisme et, plus généralement, d'anthropomorphisme. Dans l'incapacité de concevoir Dieu, nous nous réfugions dans des représentations caricaturales, en l'affublant d'attributs humains, par exemple en le regardant comme un père, donc comme un mâle."
(Albert Jacquard / né en 1925 / Petite philosophie à l'usage des non-philosophes / 1997)

"Car l'homme a crée Dieu, du moins le Dieu auquel il croit, il l'a créé et ce n'est pas Dieu qui a créé l'homme (ce sont des vérités acquises aujourd'hui); l'homme a créé Dieu à son image et à sa ressemblance, agrandies jusqu'à ce que l'esprit humain ne pût concevoir de dimensions."
(Alfred Jarry / 1873-1907 / Le Surmâle)

"Pour palier à sa crainte de l'absolu, l'homme a inventé des dieux, des entités supérieures, creusets de leur crainte, substitut à un infini impréhensible."
(Emmanuel Kant / 1724-1804)

"L'homme a dit: faisons Dieu; qu'il soit à notre image; Dieu fut; et adora son ouvrage."
(Sylvain Maréchal / 1750-1803 / Exergue de sa traduction de Lucrèce)

"Depuis que l'homme pense, depuis qu'il sait dire et écrire sa pensée, il se sent frôlé par un mystère impénétrable pour ses sens grossiers et imparfaits, et il tâche de suppléer, par l'effort de son intelligence, à l'impuissance de ses organes. Quand cette intelligence demeurait encore à l'état rudimentaire, cette hantise des phénomènes invisibles a pris des formes banalement effrayantes. De là sont nées les croyances populaires au surnaturel, les légendes des esprits rôdeurs, des fées, des gnomes, des revenants, je dirai même la légende de Dieu, car nos conceptions de l'ouvrier-créateur, de quelque religion qu'elles nous viennent, sont bien les inventions les plus médiocres, les plus stupides, les plus inacceptables sorties du cerveau apeuré des créatures. Rien de plus vrai que cette parole de Voltaire : "Dieu a fait l'homme à son image, mais l'homme le lui a bien rendu.""
(Guy de Maupassant / 1850-1893 / Contes et nouvelles, La Horla)

"Quand l'homme comprendra que c'est lui qui a inventé Dieu et pas le contraire, il commencera peut-être à faire preuve de plus d'humanisme."
(Raffoler Minicucci)

"L'homme est bien insensé: il ne saurait forger un ciron et forge des dieux à la douzaine."
(Michel de Montaigne / 1533-1592 / Essais, 2.12)

"Les hommes ont fabriqué Dieu, sans se rendre compte que la religion n'était qu'une pièce de leur propre invention propre à lier leur société."
(Michel de Montaigne / 1533-1592 / Essais, Apologie de Raymond Sebond)

"Si les triangles faisaient un Dieu, ils lui donneraient trois côtés"
(Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu / 1689-1755 / Lettres Persanes / 1721)

"Ce n'est qu'après la mort de la religion que l'invention du divin pourra reprendre toute sa luxuriance."
(Friedrich Nietzsche / 1844-1900 / Volonté de Puissance)

"C'est l'homme qui a créé la femme. De quoi donc ? D'une côte de son dieu - de son "idéal"."
(Friedrich Nietzsche / 1844-1900 / Le crépuscule des idoles)

"Houp ! La mort au nez ridicule
Les fait sauter (les dieux) comme des chats
Tout ça gambille, gesticule
Dans de suprêmes entrechats (...)
Dieux du Nord, du Midi, du Centre,
Tous ceux que la peur inventa,
Depuis les idoles à ventre,
Jusqu'au cloué du Golgotha."
(Jean Richepin / 1849-1926 /Les Blasphèmes, Chahuts célestes)

"C'est la destinée de l'homme que de se faire des dieux toujours plus croyables auxquels il croira de moins en moins."
(Jean Rostand / 1894-1977 / Pensées d'un biologiste)

"Une seule maxime peut expliquer la rigidité et l'intolérance des dogmes religieux : "Le premier jour, l'homme créa Dieu à son image"."
(José Saint-Louis)

"L'homme a créé des milliards de dieux pour cacher à lui-même sa puissance qui l'effraie."
(Louis Scutenaire / 1905-1987)

"Les hommes créèrent aussi les dieux pour que leur misère apparût comme coulant de haute source."
(Louis Scutenaire / 1905-1987)

"Dans le monde, c'est la peur qui créa la première les dieux."
(Publius Papinius Statius, dit Stace, poète latin / 45-96)

"Nous avons créé Dieu pour sauver l'Univers du néant, car ce qui n'est pas conscience et conscience éternelle, conscience de son éternité et éternellement consciente, n'est rien de plus qu'apparences."
(Miguel de Unamuno / 1864-1936 / Le Sentiment tragique de la vie / 1912)

"On subit le dieu que nos peurs, nos lâchetés et nos aspirations à la soumission ont créé."
(Didier van Cauwelaert / né en 1960 / Corps étranger)

"Les Ethiopiens les voient (les Dieux) camus et noirs, les Thraces, avec des yeux clairs et des cheveux roux… et si les bœufs, les chevaux et les lions avaient des mains, ils peindraient leurs dieux comme des bœufs, des chevaux et des lions."
(Xénophane / env 570-480 av JC)

"Chaque ethnie façonne ses Dieux à son image."
(Xénophane / env. 570-480 av JC)

"La crainte qui a fait les Dieux a fait aussi la Religion et, depuis que les hommes se sont mis en tête qu'il y avait des anges invisibles qui étaient cause de leur bonne ou mauvaise fortune, ils ont renoncé au bon sens et à la raison, et ils ont pris leurs chimères pour autant de divinités qui avaient soin de leur conduite. Après donc s'être forgé des Dieux, ils voulurent savoir quelle était leur nature, et s'imaginant qu'ils devaient être de la même substance que l'âme, qu'ils croient ressembler aux fantômes qui paraissent dans le miroir ou pendant le sommeil; ils crurent que leurs Dieux étaient des substances réelles ; mais si ténues et si subtiles que, pour les distinguer des Corps, ils les appelèrent Esprits, bien que ces corps et ces esprits ne soient, en effet, qu'une même chose, et ne diffèrent que du plus ou moins, puisqu'être Esprit ou incorporel, est une chose incompréhensible."
(inconnu / Livre des trois imposteurs / chapitre III, parag. II / 1721)


L'homme créa aussi les accessoires

"La vie de Jésus est un vêtement d'Arlequin fabriqué de morceaux pris de droite et de gauche dans la mythologie de peuples divers, empruntés à la vie de nombreux réformateurs religieux, à divers dieux."
(Gustave Brocher / Jésus est-il un personnage historique? Mythe ou réalité?)

"Cette histoire d'âme, entité invisible, invérifiable et tellement flatteuse pour celui à qui l'on en concède une, est une invention formidable. Elle n'est pas la seule, toute religion est bâtie sur un système d'affirmations du même genre, impossible à démontrer et donc irréfutables, tout à la fois consolatrice et terrifiantes, mais, là, on est obligé d'admirer. Affirmer à une espèce animale, en l'occurrence la nôtre, qu'elle n'est qu'en apparence semblable aux autres par son aspect et la matière dont elle est faite, mais qu'elle possède, elle, une chose essentielle et sublime, immortelle de surcroît (vas y voir !), que les autres créatures de chair et de sang n'ont pas, que cette entité invisible est son véritable "moi" qui survivra à tout, le reste n'étant que vase provisoire, vile dépouille vouée à la putréfaction, et que cette "étincelle divine" la rend non seulement supérieure à toute espèce vivante, mais surtout différente en essence car procédant de la nature même de Dieu, ce qui lui donne droit de vie et de mort sur tout ce qui vit, quelle trouvaille ! C'est là le bon vieux coup de la race élue..."
(François Cavanna / né en 1923 / Lettre ouverte aux culs-bénits)

"Si par extraordinaire, la mort ne mettait pas un point final à tout, c'est probablement devant autre chose que ce Dieu inventé par les hommes, à leur mesure, et ajusté (plutôt mal que bien) à leurs contradictions, que nous nous trouverions."
(René Char, poète / 1907-1988)

"Placez un homme quelque part sur une île et au bout d'un certain temps, il créera sa propre religion. Elle est la réaction de l'homme face à l'inconnu. Le scientifique, celui qui expérimente, peut s'extasier à l'infini, comme nous le faisons devant les lois de la nature. L'homme, sur son île s'extasiera devant la répétition des phénomènes comme le coucher ou le lever du soleil. Il comprendra qu'il est gouverné par des puissances qui ne sont pas à l'échelle humaine."
(Georges Charpak / article du "Monde des Religions" / Juillet-Août 2004)

"La religion naît des conceptions bornées de l'homme."
(Friedrich Engels / 1820-1894)

"L'homme ne croit pas ce qui est, il croit ce qu'il désire qui soit."
(Anatole France / 1844-1924 / Dernières pages inédites)

"C'est pour tenter d'exorciser la mort que les hommes ont construit de belles croyances sur l'immortalité de l'âme et de sa destinée dans l'au-delà, au mépris de cette vérité fondamentale que l'individualité n'est qu'apparence éphémère."
(Fernand-Lucien Mueller, philosophe, professeur d'histoire de la psychologie / 1903-1979 / L'irrationalisme contemporain)

"L'homme cherche un principe au nom duquel il pourrait mépriser l'homme; il invente un autre monde pour pouvoir calomnier et salir celui-ci; en fait, il ne saisit jamais que le néant et fait de ce néant un "Dieu", une "vérité" appelés à juger et à condamner cette existence-ci."
(Friedrich Nietzsche / 1844-1900 / Le crépuscule des idoles)





















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Commentaires

Dieu a sans doute créé l'homme;si non l'homme devrait connaitre le jour de sa mort.aussi ,il n'existera pas de pauvre ni de chômeur car on serait tous puissants.

nous avons mal interpréter la bible et autres textes religieux ces entités sont réel puisqu'il nous on créer et ce sont des extra terrestres de plus l'une des première écriture cunéiforme relate d'extra terrestre sous le nom d'annunaki et qui nous auraient crées nous HUMAINS!!

nous avons mal interpréter la bible et autres textes religieux ces entités sont réel puisqu'il nous on créer et ce sont des extra terrestres de plus l'une des première écriture cunéiforme relate d'extra terrestre sous le nom d'annunaki et qui nous auraient crées nous HUMAINS!!

Si Dieu a toutes les qualités qu'on lui prête comment aurait il pu faire les hommes aussi moches? enfin une certaines partie d'entre eux, pardon ! d'entre nous!
Dès que l'homme a pris conscience qu'il était mortel il a inventé l'eternité. Avec des divinités plutôt surpuissantes déjà très intemporelles et souvent animales. L'homme peu regroupé dans la vie prétribale n'avait d'ailleurs vraisemblablement pas conscience qu'il était homme.A preuve :les représentations pariétales sont généralement animales. Le début de la civilisation? Quand l'animal homme a commencé a faire des sépultures ? Dieu n'était pas loin? Bon à suivre.....

Ne tappe jamais le soir, Dieu ne corrigera pas tes fautes de français ni d'hortographe.

Et si vraiment Dieu existait , il faudrait s'en débarasser !Léo.Ferré reprenant les écrits de Bakounine :" Amoureux et jaloux de la liberté humaine, et la considérant comme la condition absolue de tout ce que nous adorons et respectons dans l'humanité, je retourne la phrase de Voltaire, et je dis : Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître."
Mikhaïl Bakounine - 1814-1876 - Dieu et l'Etat - 1882

je ne conprend les sientifice prouve eux non alors il existe pas?

Dieu est aussi compréhensible que le propos qui précède.

C'est l'Homme qui as crée Dieu car l'être humains a peur de l'inconnu et qu'il a toujours put compter sur ça curiosité, donc il voulait comprendre le pourquoi du comment et il a décidé de crée Dieu et inventé une histoire pour trouver ses réponse mais en réalité Dieu n'existe pas puisque ce n'est que le fruit de l'imagination de l'Homme qui s'est transformé en "foi".
Autrement- dit arrêter avec ces fables Dieu n'existe pas.
Et maintenant vous allez me dire: Comment l'Homme à été créer? Et bien ( vous allez me prendre pour un fou avec le mot que je vais employer mais il n'y en pas d'autre) c'est un alien ou extraterrestre comme vous préférer, il est venu sur Terre et à mélanger son ADN à celle du singe et ça donner l'Homme.

Bon a+ bande de bouffons

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