Le confort intellectuel est le repos de l'intelligence. C’est le cocon dans lequel s’endort tranquillement le cerveau, quand on ne l’exhorte plus d’avoir le courage de penser. Alors il ne parle plus que pour répéter ce qu’il “sait” : il n’a plus d’effort à fournir. Comble de la paresse (ou de lâcheté), il ne prend même pas la peine d’abandonner la pensée : il s’y terre. Il se réfugie dans de belles doctrines toutes prêtes à consommer, dans des références, des idées toutes faites et des méthodes éprouvées qu’il ne s’agit que d’appliquer. Quand on se trouve tellement imbibé de la pensée des autres, on ne devrait plus dire que l’on pense, on devrait dire “il” pense, comme on dit qu’il pleut.