“C’est ma faute, c’est ma très grande faute” : un pécheur avoue une bêtise dans un confessionnal. Honteux, il se dévalorise et attend la pénitence dans une attente volontaire qui a toute l’apparence du masochisme. À quoi sert la culpabilité ? À nous pourrir la vie. On dit coupable pour mieux punir. La faute est relative : c’est la transgression d’une norme, le coupable est “anormal”, monstrueux, selon des critères arrêtés par les juges, se présentant comme des modèles. Pour quoi faire sinon remettre en question la valeur d’une personne, lui faire perdre la si précieuse estime de soi !? Jugé, condamné, le coupable voit son existence arrêtée, il est prisonnier du passé de sa “faute”, tenu à l’écart du monde : ce n’est finalement pas l’action qui est jugée, mais l’individu.