Par concession on entend droit d’usage, permission d’utiliser... chose impensable quand il s’agit d’une personne: nous ne sommes pas utilisables, et pourtant...

Aimer, n’est-ce pas se donner à l’autre ? et lui prendre aussi beaucoup ? Y’a-t-il un amour sans la moindre appropriation ? Peut-on aimer en toute intégrité ? Ne faudra-t-il pas de promesse, de contrat, d’engagement, des sortes de prêts sur gages ? Sans concession, pas de dépendance, pas d’emprise de l’un sur l’autre : chacun reste entier, l’amour n’est plus qu’une sorte d’intérêt désintéressé. S’agit-il encore d’amour ? Si l’on a souvent peur d’aimer, c’est parce qu’aimer peut impliquer (voir signifier) se perdre. La relation érotique le montre bien.