PhiloVIVE ! - Commentaires
http://philovive.fr/
fr2015-09-22T01:55:53+02:00daily12015-09-22T01:55:53+02:00La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Oscar L
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c1357
2015-09-22T01:55:53+02:00Oscar LA Cannane:
la lecture de Schopenhauer, celle de Francisco Varela, de Michel Bitbol (sans oublier une vidéo youtube concernant ces deux noms, très accessible et pas ch..... pour un sou),
ainsi que l'adhésion à un certain type de pensée bouddhiste, me semblent des options envisageables aussi,...A Cannane:
la lecture de Schopenhauer, celle de Francisco Varela, de Michel Bitbol (sans oublier une vidéo youtube concernant ces deux noms, très accessible et pas ch..... pour un sou),
ainsi que l'adhésion à un certain type de pensée bouddhiste, me semblent des options envisageables aussi, dans une optique de résignation au néant avec un minimum d'ennui et de désagréments préalables....]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - humoristik
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c1360
2015-09-12T00:43:54+02:00humoristikBonjour, je subis quotidiennement ces incessants questionnements sur l'absurdité de la vie. Rien ne me satisfait de ce fait, l'amour, l'amitié, manger, étudier, travailler, me blasent d'avance. Toute pointe d'enthousiasme meurt dans l'oeuf dès qu'elle est remis en perspective avec l'absurdité non...Bonjour, je subis quotidiennement ces incessants questionnements sur l'absurdité de la vie. Rien ne me satisfait de ce fait, l'amour, l'amitié, manger, étudier, travailler, me blasent d'avance. Toute pointe d'enthousiasme meurt dans l'oeuf dès qu'elle est remis en perspective avec l'absurdité non pas de la vie en elle même mais de ce qu'on en a fait.
Pourtant, il m'arrive parfois de ressentir pleinement la félicité dans de rare moment de grâce. Ce peut être en visionnant un film, en lisant un livre, au détour d'une conversation. Ce que l'on pourrait qualifier d'échappatoire en quelque sorte. Pourtant c'est différent de cela. Pour ma part, je traque ces moments de grâce qui ne sont pas fréquent et je me suis laissé dire que la fin étant la même pour tout le monde, encore valait-il mieux vivre "son absurdité" de façon pleine et entière, chaque expérience ou inexpérience en découlant forgeant un vécu et un ressenti, qui, s'il ne demeurera probablement pas à notre mort, aura au moins eu le mérite d'exister.
Je ne sais pas si j'ai été très clair mais dans tout les cas, je ne pense pas que l'on puisse véritablement vivre sans éprouver ce sens de l'absurde au quotidien. On l'oublie parfois (rarement) mais il revient. Quelque part, ça ne donne que plus de valeur aux moments de grâce dont je parlais tout à l'heure (et je parle pas de religion, drogue ou autre). ]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Boulore
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c1359
2015-08-25T21:17:29+02:00BouloreJ'aime la vie c'est raison pour laquelle je commente cet artyicle. Je conseil a tous et a toutes de jouir, de vivre pleinement leur vie. Car la vie est plus importante que toute chose quelque soit sa nature.... J'aime la vie c'est raison pour laquelle je commente cet artyicle. Je conseil a tous et a toutes de jouir, de vivre pleinement leur vie. Car la vie est plus importante que toute chose quelque soit sa nature.]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Max
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c1361
2015-08-21T22:26:37+02:00Max"Tombé" par hasard (?) sur votre site, il m'est venu à l'esprit l'idée suivante :
"Il faut imaginer Sisyphe en grève !" et pas forcément heureux !
Est-ce défendable ?..."Tombé" par hasard (?) sur votre site, il m'est venu à l'esprit l'idée suivante :
"Il faut imaginer Sisyphe en grève !" et pas forcément heureux !
Est-ce défendable ?]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Osakadodo
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c1321
2013-12-04T06:04:45+01:00OsakadodoNotre besoin de consolation est impossible à rassasier.
Stig DAGERMAN (1923-1954)
chabrieres.pagespersooran......Notre besoin de consolation est impossible à rassasier.
Stig DAGERMAN (1923-1954)
]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Un gars qui passe
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c1198
2013-10-16T04:46:37+02:00Un gars qui passeFaut quand même remettre le mythe dans son contexte, Sisyphe il pousse pas son rocher par volonté de coeur, c'est un supplice, le supplice de Sisyphe, puni par les dieux. Donc non, ce n'est pas "beau" en soi. Après la métaphore marche toujours, on a pas choisis de vivre, donc on est...Faut quand même remettre le mythe dans son contexte, Sisyphe il pousse pas son rocher par volonté de coeur, c'est un supplice, le supplice de Sisyphe, puni par les dieux. Donc non, ce n'est pas "beau" en soi. Après la métaphore marche toujours, on a pas choisis de vivre, donc on est obliger de pousser notre rocher, jusqu'au jour ou on va préférer laisser le rocher nous rouler dessus. Et je crois que ce jour est arrivé. Et tout les autres derrière qui poussent aussi leurs rocher devraient faire pareil.
]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - François HOUSSET
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c810
2013-04-09T21:44:05+02:00François HOUSSETQue vous répondre ? Comme je le dis dans l'article, n'est pas héros qui veut : on peut prôner de belles postures sans les adopter pour autant. Les prôner, c'est déjà pas mal : je suis content de présenter quelques modèles édifiants, que j'essaie parfois d'imiter. Ils me donnent courage, envie de...Que vous répondre ? Comme je le dis dans l'article, n'est pas héros qui veut : on peut prôner de belles postures sans les adopter pour autant. Les prôner, c'est déjà pas mal : je suis content de présenter quelques modèles édifiants, que j'essaie parfois d'imiter. Ils me donnent courage, envie de faire des efforts, raison d'espérer. Pour autant, il m'arrive de sombrer dans le confort de l'abandon de moi-même pour me laisser vivre...
Heureusement j'ai des amis, des collègues, des lectures d'auteurs qui me rappellent à l'ordre, et me revoilà bientôt au garde-à-vous, pour penser ma vie et vivre ma pensée : je ne conçois pas un vie digne sans effort !
Mais est-ce que cela suffit à vous répondre ?]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Cannane
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c807
2013-04-07T20:51:57+02:00CannaneJe suis étudiante, j'ai 21 ans, et les questions abordées dans votre article m'occupent en ce moment très fortement. J'ai lu Camus, la majorité de ses œuvres (dont Le mythe de Sisyphe), et j'aurais aimé pouvoir discuter directement avec lui de ces choses qui l'ont préoccupé au cours de sa vie. Si ce...Je suis étudiante, j'ai 21 ans, et les questions abordées dans votre article m'occupent en ce moment très fortement. J'ai lu Camus, la majorité de ses œuvres (dont Le mythe de Sisyphe), et j'aurais aimé pouvoir discuter directement avec lui de ces choses qui l'ont préoccupé au cours de sa vie. Si ce souhait est difficilement réalisable, il m'est possible de chercher à entrer en contact avec des personnes ayant été touchés et/ou étant toujours touchés par les mêmes questions et plus, qui ont accordé une vraie place à ces questions dans leur vie.
Voilà, j'en suis arrivée au stade où je ne peux m'empêcher de savoir que je n'aurai jamais accès aux vérités absolues vers lesquelles je tends naturellement en tant qu'homme. Et que si je veux simplement faire abstraction de ce constat et vivre "normalement", j'entrerai sans recul dans le jeu du monde, faits de règles dont je suis incapable de donner l'origine, et qui détermineront mes actions, mes pensées... La construction de mon cerveau, le décor terrestre qui m'est imposé...etc formeront les murs contre lesquelles je rebondirai comme une balle et petit à petit, j'oublierai l'existence de ces murs. Sans me le dire explicitement et donc certes sans ressentir l'intense satisfaction de ceux qui peuvent se le dire explicitement, je me croirai maitre à bord. Alors oui c'est une alternative tentante, comme vous l'écrivez dans votre article: tout ça me dépasse, pourquoi me pourrir la vie et m'imposer l'inconfort de ne jamais oublier ? Est ce que ce n'est pas une vaine vengeance contre l'absurde que de dire "ahah dans ma tête, je n'oublie pas!"?
Mais dans votre article, vous suivez le cheminement de Camus et vous en venez à la réponse que Non ce n'est pas vain de ne jamais oublier. C'est par cette voie et peut être cette voie seule que ce gagne l'authentique joie d'exister.
Or, je ne peux m'empêcher de penser : "Mais est ce que l'homme ne s'arnaque pas lui même en réfléchissant ainsi - Ou s'en tire avec un tour de passe passe?". Le cerveau compliqué de l'homme ne se propose-t-il pas un marché avec lui-même qu'on pourrait transcrire en ces termes? : "Allez, j'suis sympa, si tu fournis un effort important, je te laisse profiter de la vie sans t'accabler de la culpabilité de ne pas être maitre de toi-même". Et Camus s'en sort comme ça. "En s’engageant à risquer sa vie pour la liberté, il lui donna un sens, la justifia, et ainsi trouva même la joie d’exister.". Qui lui a promis que s'il risquait sa vie, il la justifierait ? Personne évidemment, il s'est mis d'accord avec lui même sur les termes du contrat. Un homme pourrait tout aussi bien se dire "moi je décide que certes je ne suis et je ne serai jamais maitre de ma vie mais que l'orgueil de vouloir à tout prix ne pas l'oublier est vain. Et renoncer à ce dernier orgueil de l'homme non libre, c'est ma façon de rester fier. Donc j'ai le droit à la joie d'exister".
Mais je n'ai pas le courage d'aller au bout de ce pessimisme/nihilisme (d'en tirer toutes les conséquences) dont je fais preuve dans mon dernier paragraphe. Et je ne sais pas exactement pourquoi il se manifeste ainsi, ce pessimisme, qui veut détruire les dernières bouées de sauvetage que les hommes (ici Camus) ont trouvé.
Je décide de lui rabattre le caquet et de me donner les moyens d'essayer quelque chose avant de défaire par le raisonnement seul toute porte de sortie à ma situation.
J'en viens à la question que je voulais vous poser en lisant votre article. Et qui est plus portée à oser faire confiance aux portes de sortie : Comment dans votre vie se traduit cet enseignement du mythe de Sisyphe ? Sans guerre, sans grands défis à relever devant lesquelles affirmer sa part de liberté, comment se traduit pour vous le "vivre sans appel" de Camus ? (citation complète Ainsi ce que [l’homme conscient de l’absurde] exige de lui‑même, c’est de vivre seulement avec ce qu’il sait, de s’arranger de ce qui est et ne rien faire intervenir qui ne soit certain. On lui répond que rien ne l’est. Mais ceci du moins est une certitude. C’est avec elle qu’il a affaire : il veut savoir s’il est possible de vivre sans appel.) Pour ma part, je crois que cela se traduit pour l'instant principalement par le fait d'en parler autour de moi ou avec les personnes que je rencontre. ]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - berlherm
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c757
2013-01-08T20:21:36+01:00berlhermCamus a posé une question d'égoïste. Quand on est en vie autant la vivre et observer, éventuellement engueuler ses géniteurs et la société qui a laissé faire.
La bonne question non égoïste, altruiste et empathique, est: "La vie vaut-elle la peine d'être donnée?"...Camus a posé une question d'égoïste. Quand on est en vie autant la vivre et observer, éventuellement engueuler ses géniteurs et la société qui a laissé faire.
La bonne question non égoïste, altruiste et empathique, est: "La vie vaut-elle la peine d'être donnée?"]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - berlherm
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c713
2012-11-02T10:03:04+01:00berlhermÀ la question « La vie vaut-elle la peine d'être vécue ? » je propose la question de remplacement suivante : « Quels arguments proposeriez-vous à l'enfant (pas encore conçu) pour qu'il accepte de naitre ? » et question annexe : « Pourquoi chez vous plutôt qu'ailleurs ? »...À la question « La vie vaut-elle la peine d'être vécue ? » je propose la question de remplacement suivante : « Quels arguments proposeriez-vous à l'enfant (pas encore conçu) pour qu'il accepte de naitre ? » et question annexe : « Pourquoi chez vous plutôt qu'ailleurs ? »
]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Soso
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c102
2007-07-03T02:59:36+02:00SosoJe n'ai aucune raison de vivre, donc j'ai raison de vivre !
Vivre, c'est aimer ce paradoxe....Je n'ai aucune raison de vivre, donc j'ai raison de vivre !
Vivre, c'est aimer ce paradoxe.]]>La vie vaut-elle la peine d’etre vecue ? - Le combat de l'Homme
http://philovive.fr/?2020/06/10/20-la-vie-vaut-elle-la-peine-detre-vecue#c40
2007-03-25T16:59:09+02:00Le combat de l'HommeQuelques citations de...
Alexandre Jollien
Le métier d’homme
SEUIL 2002
------------------------------------------------------
17
“Au combat ! Je dois mettre à profit la vie, trouver de la joie, sinon je suis perdu. Mais comment, comment donc ?”
19
“On peut fort bien se résigner pour un...Quelques citations de...
Alexandre Jollien
Le métier d’homme
SEUIL 2002
------------------------------------------------------
17
“Au combat ! Je dois mettre à profit la vie, trouver de la joie, sinon je suis perdu. Mais comment, comment donc ?”
19
“On peut fort bien se résigner pour un doigt coupé, un cheveu sur la langue, des oreilles décollées, même un pied plat... Mais pour certains qui baissant la garde se condamnent à une existence en marge, voire à la mort, il est périlleux de se laisser aller.”
“Tenir debout d’abord, la littérature ensuite !
Pour ma part, la perspective d’aller droit donne des ailes. Sans motivation, il est vrai, le combat parait vain et l’effort dépourvu d’utilité. Qui croise le fer avec les mille épreuves du jour, qui, tout entier, tend sa volonté pour effectuer le geste quotidien le plus anodin, peine à entrevoir l’aspect libérateur de la culture.”
20
“L’incompréhension force à tout mettre en œuvre pour échapper à la cruauté absurde du moment et lui opposer une franche résistance.”
24
Cite Boris Cyrulnik :
“Les enfants, les femmes, les étrangers, les Noirs, tous ceux qui ont eu à souffrir des autres deviennent souvent de meilleurs observateurs que ceux dont la personnalité se développe sans cet effort d’attention.”
Boris Cyrulnik, Les nourritures affectives, Odile Jacob, 2000
Cité Par Michel Onfray, Le Désir d’être un volcan, Grasset 1996,
ainsi que Alexandre Jollien, Le métier d’homme, Seuil 2002, p. 23.
“...J’ai donc commencé à transformer la précarité omniprésente de mon état en une source, un aiguillon. La faiblesse, cette fidèle compagne, prenait une dimension nouvelle. En somme, je tentais de l’assumer : le monde porterait la marque de ma fragilité, tout me le signalait. Mais une fois ce curieux constat établi, sa conquête hasardeuse pouvait commencer... dans la liberté et la joie.
Celui qui dès sa naissance côtoie la souffrance ou la douleur entame l’existence pourvu d’un réalisme bienfaiteur. En définitive, trop tôt avisé que la vie s’accompagne inexorablement de peines, il sombre moins aisément dans le découragement et, savourant la nécessité du combat, reconnaît et déjoue plus aisément la cruauté de son adversaire."
25
“Le dos au mur, je cherche le moyen de bâtir un état d’esprit capable de me sauver la vie.”
26
“Toute ma vie - je l’ai bien compris - je m’emploierai à construire sur la douleur, sur le vide, sur la menace qui submergent, de la joie.”
“Loin de moi l’envie de tout maîtriser, je me priverais de l’essentiel! Ce désir totalisant relève d’ailleurs de l’utopie, d’un banal réflexe sécuritaire. Ce que je puis, du moins, c’est me préparer. Comment ? Peut-être en observant les être blessés qui partagent mon sort. L’escrimeur qui bondit vers son adversaire en effectuant des entrechats semble incarner la pure grâce, la pure gratuité. Pourtant, que d’heures consacrée à l’entraînement, à l’exercice, et qui font de lui un athlète si adroit ! Sa légèreté, sa liberté naissent d’un travail assidu. Sur le terrain de la vie quotidienne, le même travail et la même préparation sont requis. Baisser les bras, se résigner équivaudrait, pour reprendre un mot de Nietzsche, au sabbat des sabbats, à la mort. L’homme demeure un être inachevé pour qui tout reste à conquérir. Une fois la peur assumée, cette exigence fascine.”
“Devant la grande inconnue de l’avenir, il s’agit de sculpter (comme un sportif sculpte son corps) l’existence pour assumer la totalité de ma condition. Les expériences les plus malheureuses, comme d’ailleurs les instants de jubilation, deviennent, il le faut, une opportunité pour devenir meilleur. Il ne s’agit pas ici de justifier la douleur ni les moments creux qui torturent et souvent isolent. Je suggère seulement de les mettre à profit pour qu’ils ne prennent pas le dessus. La tâche est rude, l’exercice périlleux, mais vital. Que d’obstacles l’escrimeur affronte-t-il dans la pratique de son art !”
28
“Celui qui me meurtrit croit, honnêtement peut-être, améliorer son sort. Même s’il emprunte une autre voie, condamnable parfois, il papotage avec moi la même aspiration, celle du bonheur.”
“Souvent ce combat joyeux, voleur de temps et d’énergie, semble trop ardu, trop exigeant. Devant un si grand labeur, où trouver forces et ressources, sur quoi fonder la volonté de résister ? La question contient, déjà, une amorce de réponse. Il s’agit bien de la volonté que l’on entretient comme une flamme. Par une bien curieuse dialectique, le manque peut ainsi devenir une source, un élan vers plus de bonheur. Me sachant démuni, je vais tout mettre en œuvre pour m’en sortir. La blessure appelle donc son joyeux contraire.
L’art de tenir debout, de maintenir le cap suppose précisément u horizon plus heureux vers lequel se diriger. Ce qui mine cette progression, ce n’est pas la souffrance, ni l’échec, mais le désespoir. Cesser d’espérer, c’est s’avouer vaincu sans même relever le défi, c’est rendre vain chacun de nos efforts. La formation de la personnalité exige, comme singulier point de départ, un dépouillement radical : se (re) connaître vulnérable, perfectible, prendre conscience d’évoluer en terres incertaines, essayer de savoir pourquoi l’on combat... joyeusement.”
32>35
“Quand mon voisin disparaît sous l’étiquette de dépressif, quand autrui n’apparaît plus que comme le diabétique, le veuf ou le Noir, la réduction à l’œuvre dans maints regards pèse, meurtrit la personnalité et ouvre des plaies secrètes.
(...)
Or la fixité même du jugement réduit la richesse du réel, de l’être humain devant lequel on devrait au moins s’étonner, à défaut d’oser s’émerveiller.
(...)
Derrière les mots se cache un être, une personnalité riche, unique, irréductible que le poids des préjugés finit par recouvrir d’une couche fièrement catégorique. Ce vernis exclut une approche simple et innocente. La chaise roulante, la canne blanche, voilà ce qui saute aux yeux. Mais qui, avec virtuose, utilise le fauteuil roulant, qui manipule la canne ? Le voit-on , veut-on le voir ?”
(...)
Un sourd me dit un jours qu’il était fier d’être sourd. Pour ma part, je ne me suis jamais senti fier ni de mes spasmes, ni de mon handicap. Une seule fierté m’habite : être un homme avec des droits et des devoirs égaux, partager la même condition, ses souffrances, ses joies, son exigence. Cette fierté nous rassemble tous, le sourd comme le boiteux, l(Éthiopien comme le bec-de-lièvre, le juif comme le cul-de-jatte, l’aveugle comme le trisomique, le musulman comme le SDF, cous comme moi. Nous sommes des Hommes !”
36
"Chaque homme est, à sa mesure, un cas, une délicieuse exception. Et une observation fascinée, puis critique, transforme souvent l'être anormal en maître ès humanité."
39
"Parler de la souffrance, pire, la vivre dans sa chair est une épreuve redoutable que le métier d'homme interdit d'éluder. Une personnalité ne trouve précisément sa quintessence que dans la virtuosité qu'elle déploie pour surmonter le mal.
Pour garder sauf l'entrain qui nous anime, il convient de tirer du quotidien et des mauvais jours quelque fécond outil adapté à l'échec. cette quête fait de l'homme un apprenti emprunté, placé devant une vertigineuse et obscure obligation : faire de sa vie une œuvre, forger une personnalité digne d'assumer pleinement la totalité de l'existence."
40
Cite Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, Gallimard, 1974 :
"Quand on aura allégé le plus possible les servitudes inutiles, évité les malheurs non nécessaires, il restera toujours, pour tenir en haleine les vertus héroïques de l'homme, la longue série des maux véritables, la mort, la vieillesse, les maladies non guérissables, l'amour non partagé, l'amitié rejetée ou trahie, la médiocrité d'une vie moins vaste que nos projets et plus terne que nos songes."
Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, Gallimard, 1974
41
"Aucun de nos maux n'a d'excuse. Et quand bien même en aurait-il, nous en porterions-nous réellement mieux ? Connaître l'éventuelle utilité de son mal ne soulage guère le malade.(...) Même théoriquement élucidé, le problème du mal resterait un problème existentiel."
43
Une fois né, l'homme est promis au pire. Vais-je en rester là ? Certes non ! Ce constat sombre mais avisé ne peut qu'être propédeutique : je dois en assumer le poids ahurissant, puis tenter de le dépasser.
Pour qui se risque à renoncer aux illusions, la précarité même de la vie "risque" de devenir alors une source. Sachant désormais à quoi m'en tenir, me voici obligé d'engager le combat. À nouveau, les plus faibles prennent valeur d'exemple. Chez eux, la vulnérabilité crève les yeux, et ils ne la cachent pas, conscients que la vie s'accompagne irrémédiablement d'un lot déconcertant de souffrances. S'adaptant sous la contrainte, ils mettent tut en œuvre pour percevoir et construire quelque beauté. Il n'y a rien à perdre puisque tout est déjà perdu d'avance ! Tout ce que je construis, je l'arrache, pour un temps, à l'emprise de la souffrance ; toute la joie que je donne, je l'oppose à la tristesse, à la solitude. Rien n'est grave, puisque tout est grave. Chaque minute portant l'empreinte secrète du tragique, de la mort toute proche, il conviendra de l'habiter, d'y placer force et joie. Loin de terrasser, ce constat convive à une légèreté. Aucune naïveté, nulle insouciance dans cet état d'esprit pétri de profondeur."
45
"Socrate disait que "nul n'est méchant volontairement". Oui, derrière la méchanceté - si l'on creuse - se trouve presque toujours une plaie ouverte, la frustration de l'échec. Les bouddhistes ont illustré magnifiquement cette douloureuse dialectique ainsi : lorsqu'un homme te bat avec un bâton, tu n'en veux point au bâton. Il t'a frappé, certes, mais ce n'est pas lui le responsable. Réfléchis ! L'homme qui t'agresse, pas plus que le bâton, ne mérite ta colère, ta haine. La blessure, voilà la vraie coupable, celle qui instrumentalise l'homme aussi bien que le bâton. Le message de cette fable s'applique à merveille à la souffrance et constitue une nouvelle invite à la tolérance."
46
"On ne perçoit que des bribes de l'angoisse subie par l'autre, de la douleur d'un malade, on ne pressent que la présence. Si la joie, le bonheur, se partagent aisément, la souffrance répugne, elle fait honte et isole. S'y greffe dès lors une autre torture: être jugé, incompris, porter seul un poids trop lourd quand plus que jamais une écoute amicale allégerait le tourment. Se mettre à a place du souffrant, voilà un exercice ardu. On peut au moins être là, tenter de réconforter, et surtout s'abstenir de juger. Dans la souffrance, une présence, aussi discrète soit-elle, surclasse -et de loin - les discours qui prétendent tout maîtriser. Un regard, un sourire, un mot, voilà ma part d'action. Tâche difficile que celle d'assister impuissant à la ruine d'un être aimé, de tenter de trouver le geste qui réconforte, tandis que le désespoir l'emporte ! Le sourire fragile, la parole indécise, le soutien arrachés au prix de mille efforts paraissent vains, mais s'ils manquent, c'est que manque l'essentiel.
D'une gratuité insignifiante
(ou le profit joyeux avant tout)
Pour vivre, l'homme absorbe de la nourriture, la chose est entendue. Que dire du contact, des liens qui nous lient aux autres ? Dans le malheur, rien de plus précieux que la présence d'un être cher, l'écoute d'un proche. Sans ce soutien, l'homme cesse de croître, il dépérit. Mais le commerce avec autrui - par ailleurs si fécond - peut constituer un cuisant obstacle au progrès. Victime de la moquerie, des jugements, des condamnations, celui qui souffre s'enferme pour éviter toute nouvelle attaque. Ressentiments, amertume, solitude, honte, le tout finit par sécréter une carapace bien solide qui achève d'atrophier la sensibilité. "Protège-toi! Blinde-toi !", voilà le cri du cœur meurtri. Rassuré, me voici bientôt autiste, sous une carapace. Dans ma forteresse vide, imperméable à la tendresse, je demeure insensible à la blessure, à la moquerie. À trop vouloir fuir la méchanceté, la cruauté de certaines rencontres, je me coupe de l'affection, d'un réconfort. En me protégeant à l'excès des regards qui condamnent et humilient, je finis par fermer aussi les yeux qui aiment."
48
"Répétons-le! La souffrance ne grandit pas, c'est ce qu'on en fait qui peut grandir l'individu"
"Alors que la jeune mère oublie allègrement les douleurs de l'enfantement, que le trophée du vainqueur fait disparaître courbatures et égratignures, les souffrances gratuites et stériles ne s'effacent jamais. Elle nous dépossèdent, nous privent peu à peu de la liberté. Ainsi, face au scandale et surtout à l'absurdité de ce qui fait mal, les Anciens convient à tout mettre en œuvre pour rendre fructueux le moment douloureux. Il ne s'agit pas de courir à la recherche du danger, ni de se vautrer dans la souffrance, mais celle-ci s'imposant d'en profiter ! Cioran donne un éclairage : "La souffrance ouvre les yeux, aide à voir les choses qu'on n'aurait pas perçues autrement. Elle n'est donc utile qu'à la connaissance, et, hors de là, ne sert qu'à envenimer l'existence." [Cioran, De l'inconvénient d'être né, Gallimard, 1990]
51
Cite Bergson :
"La joie annonce toujours que la vie a réussi, qu'elle a gagné du terrain, qu'elle a remporté une victoire : toute grande joie a un accent triomphal"
Henri Bergson, L'Énergie spirituelle, Alcan, 1929
53
"Les faibles me montrent que tirer profit de la souffrance, c'est d'abord profiter, jouir de la vie. Célébrer ce qui en fait le prix."
59
"Au fond du lit, des yeux humides fixent le plafond, le visage moite et grossi émerge des draps blancs. Une main raide reste parfaitement immobile pour ne pas entraver l'œuvre dérisoire du goutte-à-goutte. Dans la salle froide, au milieu des malades, je perçois le caractère sacré de l'être humain, du corps qui le constitue. Le corps à l'agonie que la vie déserte par petites étapes sournoises m'installe dans un sentiment étrange de respect.
Malgré la fragilité de l'existence, malgré mon corps tôt ou tard voué à un sort semblable, je sens naître une joie discrète. Moi, je vis et je peux encore lutter envers et contre tout. La chair qui vit ses ddernières heures, les yeux bien-)aimé qui vont bientôt se clore, l'espèce de sourir qui erre sur un visage déjà abandonné de toute force m'apprennent le respect. Le corps ne se réduit pas à un objet. Le sourire arraché au prix de grgands efforts provient d'un cœur déjà lointain qui jadis a accompagné mes peines et mes joies. Le malade qui marche trop tôt vers la mort me lègue en héritage une redoutable exigence : jouir de mon corps.
*
Un "légume" impose toujours à l'apprenti qui se lance dans l'étude du métier d'homme de prendre conscience de l'importance du corps, il invite à cesser d'en faire un objet de ggêne, ni de culte d'ailleurs. À une époque où, comme le prétend l'historien Antoine Prost : "Avoir honte de son corps serait avoir honte de soi-même", le "légume" reste un scandale pour la raison. Mais qui cotoie les corps blessés pressent que l'être humain est son corps, mais que son corps est autre chose que lui.
Non, l'amas de chair nauséabond, les membres raides et immobiles ne résument pas le malade. Non, l'individu ne se réduit pas à la somme de ses actes. Si le "légume" ne produit rien, s'il ne gagne rien, en est-il moins homme ? Juger, sans autre forme de procès, seulement à l'aune de l'efficacité immédiate ravale la plupart des êtres au rang de bons-à-rien."
79
"Merleau-Ponty [Phénoménologie de la perception, coll. "Tel", Gallimard, 1976] souligne l'empreinte que l'homme laisse sur le monde : où irais-je pour que mes oreilles puisssent se vider des rumeurs humaines ? Partout, on trouve sa trace : une bouteille vide, des rails de chemin de fer, tout rappelle l'omniprésence d el'autre, mon semblable. Semblable ? Encore et tooujours le paradoxe : l'autr est mon semblable. Pourtant, un gouffre nous sépare."
80
"Un poisson eut jadis la singulière idée de sortir des eaux primitives. On peut imaginer le regard que portèrent sur le prototype les autres poissons, conservateurs, pour qui l'eau confortable représentait la sécurisante et unique mer patrie... Le progrès vit donc le jour grâce à un poisson bien peu ordinaire, sorte extravagante de vilain petit canard des océans. Que penser de ces décpouvertes fortuites dues à l'exubérance de quelque original très souvent mis au ban de la société ? Il me plaît de songer que, avec son lot de douleurs, la différence engendre de sages inventions. Pour peu qu'on l'assumme, elle prend une valeur heuristique. Prendre en charge la marginalité, la considérer comme un terreau fécondcontre un conformisme réducteur, promouvoir la différence sans l'exacerber..."
84
"Le handicapé ouvre une porte sur la condition humaine. Lui qui, avec une intensité sans pareille, est contraint de soutenir les regards des autres montre au commun des mortels les plaies qui enveniment ses rapports à autrui. En plus de la pitié, il subit l'infantilisation : présente-toi en titubant dans un restaurant, et pour peu que tu affiches l'air absent que donnent des mouvements brusques, le tutoiement t'accueillera; c'est auprès de la personne qui t'accompagne qu'on s'enquerra du menu que tu as choisi; par de discrètes attentions, c'est bien elle qu'on félicitera de sa disponibilité ou de son dévouement, supposant sans doute qu'elle travaille dans le "social".
Semblable situation, répétée et répétée, sécrète la méfiance qui trop souvent enferme et rend suspect même le plus amical des tutoiements."
]]>