Débat ouvert à tous, samedi 6 octobre à 10h à la Bibliothèque de Sotteville

Les média traditionnels sont en crise : la diffusion des journaux connaît une baisse alarmante, non seulement en France, mais dans toute l'Europe et aux États Unis.

Plusieurs facteurs l'expliquent :

La concentration des supports aux mains de quelques groupes industriels

Libération appartient pour 37% à Rotschild, le groupe Socpresse (70 titres dont Le Figaro, l'Express, l'Expansion) est détenu par Dassault; Hachette, détenu par Lagardère, compte 47 magazines (Elle, Parents, Première...) et des quotidiens...

"Si cette chute de la diffusion venait à se poursuivre, la prese écrite indépendante risquerait peu à peu de tomber sous le contrôle d'un petit nombre d'industriels -Buygues, Dassault, Lagardère, Pinault, Arnault, Bolloré, Bertelsmann... - qui multiplient les alliances entre eux et menacent le pluralisme"
Ignacio Ramonet. "Medias en crise", Le Monde Diplomatique, janvier 2005

Ces groupes cherchent à controler l'information et trouver des accords avec le monde politique, ils s'allient entre eux pour être plus influents, et ne se considèrent eux-mêmes que comme des groupes de communication. Leur connivence avec le monde politique les conduit à un manque d'objectivité, voire des mensonges, de véritables manipulations de l'opinion.
www.rsf.org

Les groupes de presse perdent la confiance des lecteurs désabusés. Le journalisme a perdu ses lettres de noblesse, il se réduit à la transmission de sources gouvernementales ou industrielles : les annonceurs prévalent sur les lecteurs, donnant raison à la désormais célèbre formule de Patrick Le Lay, PDG de TF1 :

"Notre métier, c'est d'aider Coca-Cola à vendre son produit. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau disponible."

DR DR

Décrédibilisés, les journaux ne survivent qu'en s'intégrant dans une "machine de marketing" pour d'autres produits, tels que livres, CD et DVD.

INTERNET.

Les blogs et les sites interactifs entament le pouvoir de ces medias désignés comme "infocapitalistes" par Joël de Rosnay (La révolte du pronetariat). La plupart des informations sont aujourd'hui créées par les internautes eux-mêmes. Il s'agit non pas d'un nouveau média permettant une transmission de plus, mais d'un véritable réseau d'informations que l'on peut confronter les unes aux autres. La démarche est nouvelle et plus honnête parce qu'en ouvrant les sources on permet à chacun d'en vérifier la fiabilité.
Il en résulte une gigantesque masse d'informations de qualités très diverses, mais originales, permettant une relecture de l'actualité.

"Cet engouement montre que beaucoup de lecteurs préfèrent la sujectivité et la partialité assumées des blogueurs à la fausse objectivité et à l'impartialité hypocrite d'une certaine presse."
Ignacio Ramonet. "Medias en crise", Le Monde Diplomatique, janvier 2005

"Il se met en place un écosystème qui arrive à valider avec des outils de popularité et des liens croisés (...). C'est une étape majeure : la perte du monopole des média et des journalistes sur l'information. Ils ne sont plus les seuls à rapporter ce sui se passe dans le monde. On a aujourd'hui des précurseurs d'un journalisme citoyen qui va se multiplier."
Cyril Fievet, rédacteur en chef pointblog.com, interview par F. Roussel, Libération 20 aout 2005

Tous les médias SAUF INTERNET perdent de l'audience. Une grande partie de la population, et surtout des jeunes, passe plus de temps devant son PC pour s'informer en texte ou en vidéo que devant la TV ou à lire des journaux : et s'ils avaient à révéler "le vrai monde" à ceux qui sont restés lecteurs de presse ?

Et vous, pourquoi lisez-vous encore la presse ?
Pourquoi ne la lisez-vous plus ?

Parlons en !

Bibliothèque de Sotteville

Débat animé par François Housset